Episode 3 avec Karine Galisson (Saison 1990 à 1997)
Bonjour Karine, peux-tu te présenter?
Karine Galisson ,48 ans ,infirmière anesthésiste au CHU de Rennes.
J'ai 2 super garçons : Julien 22 ans (montréalais depuis presque 6 ans )et Kévin 18 ans (Ty Zef depuis juillet 2020).
Je vais vous parler d'un temps que les moins de 40,ans ne peuvent pas connaître :)
Quel est ton parcours au Rennes PA?
Je suis arrivée à 18 ans au RPA (Rennes Patros Association à l'époque) en 1990,en provenance du CO Pacé, pour y jouer en promotion d'excellence région; le projet pour la section féminine était ambitieux et ce challenge m'attirait . Nous sommes montées d'année en année jusqu'en en Nationale 2 en 1997, au delà de nos espérances !!!
L'année suivante je devenais maman (un brassard de super capitaine à endosser) ;
j'ai essayé de rechausser mes Nike quelques mois après l'accouchement mais entre mon travail à l'hôpital et mon nouveau rôle de maman,ce fut difficile de revenir au niveau et mes priorités avaient changé.
Karine lors du derby contre l'Avenir de Rennes
De combien d'équipes as-tu été capitaine ?
Ma mémoire me fait défaut sur les saisons exactes mais il y en a eu je dirais 5.
Quels sont tes meilleurs souvenirs en équipe jeunes ?
Sans aucun doute les sélections départementales (avec Maurice Broudic et jacques Viren) et régionales sous la houlette de Youn Le Guillou dont le récent décès m'a attristée (avec Hervé Coudray et Loic Bourserie) où nous avions fini vice championnes de France face à L’Auvergne d'Isabelle Fijalkowski.
Karine au stage de début de saison au Pouliguen
Quels sont tes meilleurs souvenirs en seniors ?
en compétition :
-La montée en Nationale 2
-La victoire au Buzzer contre l'avenir de rennes avec un panier tiré au delà du milieu de terrain par
Caroline Guitton (je crois).Que d'émotions !
-Jouer en coupe de France contre le Racing Paris de Paoline Ekambi
hors compétition :
– les 3èmes mi-temps au foyer de St Hélier avec Martial Dubourg aux commandes
– les garden-party de début de saison chez Thierry Le Texier
– les fameux stages du Pouliguen (dans le fief de Philippe Ravache) qui soudaient tous les adhérents du club :
école Ste Marie d'abord :TEX habite dans sa voiture , Clarisse gagne ce concours à 3points à Paris et rencontre Michael Jordan,Les bénévoles qui participent à l'intendance et font vivre le club; les jeunes qui tentent de faire le mur,les escaliers que l'on met 10 minutes à descendre le matin tellement nos jambes sont courbaturées,les footings interminables sur la plage de La Baule ,cette soirée au Ty Punch (ça c'est pour Anne-Marie Pinel ),le Scotch (ça c'est pour Alain ,Philippe et Annie )
puis aux Korrigans :davantage de confort et une vue superbe sur la côte sauvage mais plus
loin du centre ville (tout ça pour que l'on n'achète pas de niniches) .là on avait un kiné
(Jacky Dubois) et l'espace se prêtait davantage aux soirées d'intégration ; mais tout ce qui s'est passé au Pouliguen reste au Pouliguen: c'est grave,très très grave ,n'est-ce pas
Philippe?:)
– et les 24H de Saint Hélier (sacré tournoi quand même!)n'est ce pas Mireille ?
– La crêperie « Le grain de sel » ou « le café noir » pour se sustenter tard dans la nuit en
retour de déplacement .
Avec quel coach ta relation capitaine/coach a été la plus forte ?
Sans aucun doute Alain Le Dréan, c'est lui qui m'avait recrutée à Pacé. C'est un entraineur qui a réussi à élever ses joueuses à leur meilleur niveau, en mêlant habilement leurs points forts avec un collectif très soudé: je pense que sur le papier les adversaires étaient souvent plus fortes que nous mais Alain nous a appris à ne jamais rien lâcher: travail intensif, persévérance, abnégation. Il était très exigeant à l'entrainement mais savait ouvrir les vannes en dehors du terrain; son duo avec Alain Dugué était très complémentaire, ce sont 2 super hommes qui nous ont beaucoup appris humainement également. En fait à l'époque le basket était vraiment ma deuxième famille, et il y avait un gros esprit club: les seniors garçons et filles allaient voir jouer les jeunes, tout le monde se connaissait et les gradins de Saint Hélier étaient toujours bien garnis; ça faisait souvent la différence dans le money time.
mon pire souvenir avec lui: entrainement en hiver, salle évidemment non chauffée, et on a fait 1H30 de lay up car on devait en mettre 20 à la suite et à chaque fois:17,18,19 ,0,1 ,2..et on finissait toujours les entrainements par une fille qui devait marquer un lancer-franc:si échec, on avait le droit à un suicide (pour les non initiés c'est de la course rapide entre toutes les lignes du terrain avec aller /retour) Je peux vous dire que le WE suivant en match on s'appliquait et ça rentrait . La méthode Doudou !
Quelles sont tes 4 coéquipières pour gagner un match important?
Magali Ibimbou (ma tour de contrôle)
Pascale Bellec ( ma finistérienne)
Sandrine Macé (ma coéquipière du COPacé )
Dominique Prod'homme (ma shooteuse)
Quelles sont tes 4 coéquipières pour faire la fête début de années 90 ?
Morgane Legac, Annie Barbier, Béatrice Oyer et Isabelle Mauxion
Ta co-capitaine: Dominique Prod'homme
Ta meilleure coéquipière: Sandrine Macé
Ta râleuse: Catherine Direr
Ta croqueuse: aucune sinon c'était banc de touche:)
Ta comique: Anne Pestel
Ta travailleuse: Emilie Mercier
Ta gauchère: Stéphanie Caillard (plus connue sous le nom de mobylette)
Celle qui cachait son jeu: Anne-Marie Pinel
Ta "je ne lâche jamais rien": Nicole Tombezzogo
Ta "toujours en retard": aucune ,on n'avait pas intérêt:)
Ta capitaine de soirée: Morgane Legac (non je déconne )
j'ai eu plaisir à jouer avec plein d'autres joueuses: Cécile,Gaelle, Sonia,Manou, Solène, les sœurs Fleury,....
Un message aux capitaines des équipes du Rennes PA?
Outre servir de relais entre l'équipe et l'entraineur ,l'équipe et l'arbitre...je pense
que le rôle de la capitaine est d'assurer la cohésion d'équipe. Via la passion, la motivation , la bienveillance, la bonne humeur et l'écoute, tout se fait naturellement .
On joue comme on s'entraine donc l'état d'esprit doit être le même la semaine comme le WE; la capitaine doit insuffler cette dynamique .
On doit montrer l'exemple évidemment (ne jamais baisser les bras ,respecter l'arbitre et l'adversaire...) et communiquer les valeurs du club ;veiller à la bonne intégration des jeunes , leur donner confiance et les encourager .
En tout cas capitaine ou pas, je pense que l'on a toutes vécu des années inoubliables qui nous ont soudées à vie malgré nous .
J'ai juste envie de remercier toutes ces personnes si différentes pour ces merveilleux moments .
NDLR: On peut penser que le capitanat est dans les gènes puisque les deux garçons de Karine ont eu aussi eu ce rôle dans leur sport de prédilection.
Julien avec le RPA puis l'URB notamment la saison ou son équipe termine 3ème du Final Four U17. Kevin, après un essai au basket, avec le Stade Rennais au niveau national jeune.